I – Qui es-tu ?  

Dans quelle filière étais-tu au Lycée Turgot ? 

J’étais dans la meilleure des filières, celle de l’excellence et de l’exigence, la D1

Selon toi, quel type d’élève es-tu (le bosseur, le chanceux, l’angoissé) ? 

Je pense qu’on est tous un peu des trois, à des proportions diverses. Pour ma part, je pense que la part de bosseur prédomine largement (peut-être un peu trop même). Ça compense un peu en enlevant une partie de l’angoisse. Quant à la chance, je reprendrai les mots de Louis Pasteur : « la chance ne sourit qu’aux esprits bien préparés ».

Quel est ton projet professionnel ?

Je souhaite, comme de nombreux étudiants, embrasser le métier d’avocat. Plus précisément, je souhaite travailler dans le droit public des affaires, notamment dans le domaine du droit de la concurrence appliqué aux secteurs régulés et aux interventions publiques. Néanmoins, je ne m’interdis pas d’évoluer vers le droit public international, notamment les contrats internationaux en France ou en Afrique (concessions minières, pétrolières…etc), et le contentieux particulier qui l’accompagne (arbitrage public international). Ce sont les deux voies qui m’intéressent en tout cas. 


II – Ton master  

Quel master as-tu suivi (ou suis-tu actuellement) ?

J’ai suivi les enseignements du Master droit public des affaires, co-dirigé par les Professeurs Hoepffner et Nicinski, de Paris 1.

Quelles matieres sont enseignées dans ce master ?

À titre personnel, j’ai suivi les enseignements suivants : 

Au Semestre 1 : Droit de la régulation économique et des services publics ; Droit de l’urbanisme ; Droit bancaire ; Droit de la concurrence ; Droit de l’environnement ; Finances publiques approfondies. 

Au Semestre 2 : Contrats et marchés publics ; Droit économique de l’Union européenne ; Droit concurrentiel des services publics ; Droit de l’énergie ; Comptabilité et gestion publique ; Droit pénal des affaires. 

En TD (imposés), j’ai suivi Droit de la régulation économique et des services publics et Droit de l’urbanisme au S1, puis, Droit économique de l’Union européenne et Contrats et marchés publics au S2. À ce propos, je conseille vivement le livre du Professeur Hoepffner pout le cours de contrats publics (la dernière édition vient de paraître !), il est très complet et suit le plan du cours. Pour le Droit de l’Urbanisme, j’ai fiché le manuel de la Professeur Noguellou. 

Les matières imposées en mineures sont Finances publiques approfondies et Droit de la concurrence au S1, et Comptabilité et gestion publique et Droit pénal des affaires au S2. 

En option, j’avais donc Droit bancaire et Droit de l’environnement au premier semestre. Cette première matière était très intéressante dans son aspect régulation, l’aspect plus privatiste/affairiste un peu moins. Le droit de l’environnement permet de faire une bonne synthèse du droit public mais il est vrai que, parfois, les approfondissements ne sont pas tous passionnants (parcs naturels par exemple…). 

Au S2, j’ai choisi Droit concurrentiel des services publics et Droit de l’énergie. Pour cette première matière, elle est passionnante, mais c’est de la répétition/synthèse des autres matières du Master, ça peut paraître répétitif.

Quels sont les débouchés ?

Le droit public des affaires, comme son nom l’indique, est naturellement tourné vers le monde de l’entreprise, faisant l’indispensable pont entre la régulation économique publique et l’activité des sociétés. Naturellement, l’avocature est le débouché principal du Master mais le droit public des affaires c’est large et de nombreux secteurs sont envisageables dans cette profession (droit public « pur », comme les contrats publics ; régulation économique ; droit de l’environnement ; droit de la concurrence…). Le master est aussi très bien adapté au poste de juriste d’entreprise dans des firmes soumises à des régulations spécifiques (pensons à Total, Veolia, la SNCF …etc) ou aux autorités administratives indépendantes (ADLC, ARCOM…etc). Les futurs fonctionnaires y trouveront également des matières très en adéquation avec les grandes tendances de l’administration (contractualisation ; compliance…etc). 

Il y a une pénurie de publicistes dans les cabinets et le droit de la concurrence est également très porteur. Au regard de la complexification des modes d’intervention de l’Etat dans l’économie, le droit public des affaires en ressort grandement mis en valeur. N’a-t-on pas redécouvert récemment les vertus de l’interventionnisme étatique à l’occasion de la crise du covid ou, encore plus récemment, à l’occasion de la crise énergétique (la renationalisation d’EDF n’est qu’un signe de cette tendance !) ? Le droit public des affaires est forcément porteur !

Quelles sont les qualités requises

Être publiciste, c’est d’abord aimer comprendre la ratio legis, les raisons de telles régulations. C’est également avoir une bonne capacité à faire des liens, les matières de droit public sont très fortement liées entre elles (songeons au cours de droit des contrats publics et du service public). 

Je pense aussi que, pour apprécier ce Master, des bonnes connaissances économiques permettent de s’y épanouir davantage, pour mieux comprendre l’intérêt des interventions publiques (pensons aux théories économiques qui ont conduit aux évolutions dans le secteur de l’énergie). Enfin, des bases solides en droit administratif sont nécessaires ou, en tout cas, facilitent grandement l’apprentissage.

Quelles sont les difficultés ?

Les difficultés proviennent surtout de l’artificialité des contours des matières. Il est difficile pour l’étudiant de dézoomer la focale et de faire des liens entre les matières, qui subissent le divisionnisme universitaire. Sinon, le droit public est fortement très jurisprudentiel (même si ce n’est pas le cas dans toutes les matières : vive le code de la commande publique et le code de l’urbanisme !). L’approche très universitaire n’aide pas non plus. À titre personnel, hors les matières travaillées sous l’angle du cas pratique avec le Master, c’est surtout avec la préparation du CRFPA que j’ai compris certains enjeux concrets. Le manque de matière procédurale est aussi assez problématique (à quoi bon avoir raison au fond si le recours n’est pas recevable ou n’a pas que peu de chances d’aboutir ?). Enfin, comme je l’ai déjà dit, pour trouver de l’intérêt dans les matières, il faut sortir du droit positif pour comprendre l’intention des pouvoirs publics : quelle volonté politique y-a-t-il derrière les critères de publicité et mise en concurrence des contrats ? Pourquoi utiliser la soft law et les autorités de régulation ? Quelles adaptations du droit de la concurrence sont nécessaires selon les opérateurs historiques de certains marchés ? Tout cela, ce sont des questions qui, abordées uniquement sous le prisme du « droit positif », demeureront sans réponse.


III – Ta satisfaction 

Pourquoi avoir choisi ce matser ? Quelles étaient tes attentes

J’ai choisi ce master pour mon attrait fort pour cette rencontre entre le droit, la vie des affaires et l’économie. Les débouchés également sont très intéressants en DPA. Il s’agit aussi d’un master ayant une très bonne renommée. 

Mes attentes étaient sur cet aspect très concret que nécessite la vie des affaires et l’articulation entre les différentes branches du droit, publiques ou privées.

Ce master a-t-il répondu à tes attentes ?

Le Master DPA a largement répondu à mes attentes. J’ai vraiment l’impression de maîtriser les outils nécessaires à la bonne compréhension des interactions entre les personnes publiques et les sociétés. Plus encore, la rencontre entre mes connaissances économiques, acquises notamment en prépa D1, et les règles de droit des secteurs économiques régulés m’a permis de véritablement comprendre les enjeux juridiques et politiques de certaines réglementations. Les matières dispensées sont, pour la grande majorité, passionnantes et la conjugaison entre les matières de droit public et privé est très stimulante. 

Peut-être les seuls griefs qui peuvent être faits à ce M1 sont l’absence total de cours d’économie, qui seraient très bienvenus quant aux enjeux que suscite le DPA. Cette absence d’économie en M1 est toutefois plus que compensée par les cours d’analyse économique et d’approche économique du droit de la régulation dispensés par le Professeur Staropoli en M2, où les férus de Keynes ou Tirole trouveront matière pour alimenter leurs réflexions.

Sinon, en M1, l’absence totale de cours de procédure contentieuse est aussi décevante, surtout dans un master ayant vocation à se tourner vers le monde des affaires. Néanmoins, tout cela est corrigé par les matières dispensées en M2 !

Quel est ton mot de la fin pour les étudiants ?

De façon générale, je leur dirais de choisir le master qui correspond vraiment à leurs goûts. Faire du droit, aussi laborieux que cela soit, peut être un plaisir si on y trouve un intérêt intellectuel. Il ne faut se fermer aucune porte et ce en se posant le plus tôt possible les bonnes questions sur son orientation. Néanmoins, l’erreur dans un parcours n’est pas une fatalité, bien au contraire, elle permet aussi de savoir ce que l’on souhaite ou non faire. Le mieux, c’est de se donner à fond, peu importe les circonstances, pour garder le plus de possibilités et pouvoir faire ses choix confortablement. 

Quant au Master DPA, je dirais qu’il est parfaitement taillé pour les D1 (quasiment 1/3 de la promo à un fait une D1). Je me répète mais les connaissances économiques sont vraiment un plus et les D1 maîtrisent très bien toutes les branches du droit. Pour conclure, les D1 ont toutes les qualités pour s’épanouir et bien réussir en DPA ! 

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