Qui es-tu ?

Dans quelle filière étais-tu au Lycée Turgot ? 

Je suis un ancien élève de classe préparatoire ENS D1 entre 2018 et 2020. 

Selon toi, quel type d’élève es-tu (le bosseur, le chanceux, l’ambitieux) ?     

Un peu des trois. J’étais un élève sérieux, plus que bosseur, je ne fichais par exemple jamais de livres et de manuel. Il est vrai, que j’ai parfois été un peu chanceux sur les sujets de kholles et de DST. Et sinon, j’étais naturellement ambitieux, puisque je voyais la classe préparatoire comme un tremplin vers d’autres formations. 

Quel est ton projet professionnel ? 

Je souhaite devenir avocat d’affaires. Je souhaiterais donc passer le barreau, et éventuellement après mon M2, aller dans une grande école de commerce ou effectuer un LLM à l’étranger.

Ta formation

Quelles études as-tu suivi avant d’entrer dans cette formation ou as-tu pu rentrer directement dans cette formation après la prépa ?

J’ai candidaté au Magistère de Droit des activités économiques (MDAE) directement après la classe préparatoire, puisque la sélection se fait après la licence 2.

Comment rentre-t-on dans cette formation ? (concours, dossiers…)

La sélection se décompose en deux parties. Tout d’abord, une partie dossier qui s’effectue de manière dématérialisée sur la plateforme e-candidat. Cette dernière est la plateforme utilisée pour la sélection en master. Un certain nombre de pièces sont à joindre : relevés de notes, CV, lettre de motivation, éventuellement des lettres de recommandations. Ensuite, certains étudiants sont admissibles pour passer les oraux (il y a environ 800 candidatures chaque année et 70 étudiants sont convoqués aux oraux). Les oraux ont plus le format d’« oral de motivation » car aucune question de cours ne sera posée. L’oral dure entre 4 et 5 minutes, et la plupart du temps les mêmes questions sont posées à tous les candidats (Présentation du candidat en 1 minute, le master souhaité, le projet professionnel, éventuellement l’explication d’une note dans une matière, et une question en anglais si un membre du jury est anglophone). A l’issue de ces oraux, 28 candidats sont sélectionnés afin d’intégrer le MDAE. 

Peux-tu nous expliquer comment se déroule cette formation (durée, contenu, examen final) ? 

Le MDAE est une formation qui se déroule en trois ans (la licence 3 et les deux années de Master). Pour simplifier l’explication, on peut dire que le MDAE ressemble énormément au schéma d’une classe préparatoire D1. On a une partie « fac », où on suit les mêmes cours que les gens inscrits à la fac (c’est-à-dire les cours de licence 3, de Master 1 Droit des affaires, et du Master 2 qui est choisi par l’élève), et une partie magistère où on a des cours propres aux magistères (ce sont des cours plus techniques, parfois avec des intitulés assez « originaux »).  L’une des forces du MDAE est son caractère pluridisciplinaire. En effet, si la majorité des élèves souhaite travailler dans le droit des affaires, la formation intègre une forte dose de droit public (les matières du droit public liés à l’économie comme le droit public des affaires, le droit des marchés publics. 

On a même une matière qui s’appelle AAI, qui a pour but de nous apprendre le fonctionnement des autorités administratives indépendantes). Cela permet aux élèves d’avoir de fortes notions de droit public, ce qui peut être utile par la suite même en étant privatiste. Enfin, la grande force du magistère est de pouvoir choisir son Master 2 parmi tous les masters de droit proposés à la Sorbonne. Un élève publiciste pourra donc choisir un master de droit public, tandis qu’un élève souhaitant devenir magistrat, pourra choisir un master de droit privé lui permettant de préparer l’ENM. Enfin, les évaluations au magistère se font de manière classique avec des TD et des partiels. On a juste plus de mineures, car les matières propres au magistère sont évaluées selon le format des mineures.

L’avantage de cette formation permet également de ne pas subir la sélection en M1 car, lors du magistère débutant en L3, vous avez une place, de plein droit, dans le M1 de droit des affaires à la Sorbonne. Il est tout de même toujours possible de candidater dans une autre mention en M2.

Quels sont les débouchés ? 

Les débouchés du MDAE sont multiples. La majorité des élèves se tourne vers l’avocature et le droit des affaires. Néanmoins, il est tout à fait possible de devenir magistrat ou de passer les concours de la hautes fonctions publiques (notamment à travers la PrepENA de la Sorbonne et le DU affaires publiques). Enfin, certains élèves deviennent banquier d’affaires ou professeur d’Université. 

Quelles sont les qualités requises ? 

Les qualités requises sont, à mon sens, les mêmes que celles nécessaires en classe préparatoire, à savoir du sérieux, de la rigueur et une certaine ouverture d’esprit.

Quelles sont les difficultés que tu as rencontrées ?

Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières, même si, avec le distanciel, il est parfois difficile de se concentrer derrière son ordinateur. 

Ta satisfaction

Que retiens-tu de cette formation ? 

Je suis très content d’avoir rejoint cette formation. Je trouve les professeurs, particulièrement ceux du magistère, remarquables. Les matières sont beaucoup plus concrètes qu’en classe préparatoire et ça me plait beaucoup. 

Avais-tu des attentes en entrant dans cette formation ? Tes attentes ont-elles été remplies ? 

Je n’avais pas vraiment d’attentes, je savais que c’était une bonne formation, qui ouvrait de nombreuses portes derrières. Finalement, j’espérais surtout y rentrer. Je n’ai pas été du tout déçu en rentrant dans cette formation. 

Pourquoi avoir choisi cette formation ? 

Tout d’abord, j’ai choisi cette formation car c’est une formation assez prestigieuse, qui est un peu perçue comme le second choix pour la plupart des élèves s’ils n’ont pas l’ENS. Je ne voulais pas vraiment Normal Sup et je voulais vraiment faire du droit des affaires (en même temps ma génération a été biberonnée avec Suits et Harvey Specter) donc j’ai tout fait pour intégrer cette formation. Surtout, la polyvalence de la formation me plaisait bien, et me permettait d’avoir une garantie si je changeais de projet professionnel (même si je ne pense pas changer de projet).

Quels conseils donnerais-tu à des candidats postulant pour cette formation ? 

Le premier conseil que je donnerais est de ne pas s’ « autocensurer ». Certes, il s’agit d’une formation difficile à atteindre, mais chaque étudiant à un profil particulier, un atout qui pourrait possiblement séduire le jury. 

Cela est d’autant plus vrai, que les Turgontins ont généralement un bon niveau, et ne doivent donc pas penser qu’ils ont un mauvais niveau. Le second conseil que je pourrais donner est de bien travailler sa licence de droit car les résultats à l’Université sont beaucoup plus scrutés que ceux de classes préparatoires, particulièrement dans les matières importantes comme le droit des obligations, le droit administratif… Le troisième conseil que je pourrais donner est d’essayer d’avoir un projet cohérent avec la formation, pour maximiser ses chances d’y rentrer. 

Quel est ton mot de la fin pour les étudiants ? 

Je pense particulièrement à eux dans cette situation difficile, et je les trouve très courageux. 

Vous souhaitez poser des questions à Timothé Valognes ? Rendez-vous dans l’annuaire ICI.

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