Qui es-tu ?

Dans quelle filière étais-tu au Lycée Turgot ? 

J’étais en D2 et je provenais d’un bac ES.

Selon toi, quel type d’élève es-tu (le bosseur, le chanceux, l’ambitieux) ?

J’étais plutôt chanceuse, j’ai peu bossé et je m’en suis bien sortie jusqu’à noël de ma dernière année puis j’ai bossé non-stop jusqu’aux concours. En revanche, j’ai toujours bien bossé à l’université car je savais que ce dossier resterait.

Quel est ton projet professionnel ?

Je suis, aujourd’hui, spécialisée en économie du développement étant donné que j’ai poursuivi mes études d’économie en parallèle de l’ENSAI. Je souhaite donc mettre les statistiques au service de l’économie du développement qui est une discipline très exigeante d’un point de vue statistique et économétrique car elle repose énormément sur l’empirique. J’aimerais, par la suite, écrire une thèse autour des questions concernant l’égalité des genres ou concernant les questions migratoires. Après ma thèse, j’aimerais pouvoir continuer dans la recherche et l’enseignement ou éventuellement travailler pour une organisation telle que la Banque Mondiale qui publie énormément d’études en économie du développement.

Ta formation

Quelles études as-tu suivi avant d’entrer dans cette formation ou as-tu rentrer directement dans cette formation après la prépa ?

Je suis arrivée au sein de cette formation directement après ma deuxième année de prépa. 

Comment rentre-t-on dans cette formation ? (Concours, dossiers…)

Il existe plusieurs voies différentes pour entrer au sein de cette formation. 

La première est le concours MP qui ne me concernait pas, la seconde est le concours BL, la troisième le concours D2 et enfin l’admission sur titre. 

Pour ce qui est du concours D2 (celui que j’ai passé), les épreuves sont celles de l’ENS Cachan. Pour la partie écrite, seules les mathématiques, la micro-économie et la macro-économique comptent (pas d’hfes) mais le coefficient des mathématiques passe à 6. Pour l’oral, tout compte mais nous avons, en plus, une épreuve de mathématiques coefficient 3. 

A l’issue, il y a 8 places pour les fonctionnaires, attachés statisticiens de l’Insee, et 11 pour les ingénieurs. Les deux parcours sont indifférenciés, du point de vue des cours, lors des deux premières années mais l’accès à la troisième année, qui est diplômante (master pour les attachés, et diplôme d’ingénieur pour les ingénieurs), n’est pas automatique pour les fonctionnaires car le nombre de place leur étant réservé est restreint. 

Peux-tu nous expliquer comment se déroule cette formation (durée, contenu, examen final) ?

C’est une formation qui permet d’obtenir un master en tant qu’attaché ou bien un diplôme d’ingénierie en statistiques et en data science. La formation s’effectue sur 3 ans. 

Chaque année, trois mêmes domaines nous sont enseignés : Statistiques et modélisation, informatique et économie. Pour réunir ces trois matières, il faut mettre en place des projets. Nous en avons à minima trois par année. Ils sont à faire en groupe et à gérer en parallèle des cours. C’est, selon moi, la grosse plus-value de cette formation. Ces projets se rapprochent énormément du monde professionnel, et c’est particulièrement intéressant de remettre en pratique ce qu’on a appris sur des bases de données réelles et sur des sujets actuels. Par exemple, en première année, le projet statistique se base sur l’étude PISA. Ainsi, mon projet se fondait sur le lien de corrélation entre le niveau en lecture et l’origine sociale des personnes étudiées. En informatique, je crée cette année une application de gestions de cocktails : le marmiton du cocktail. 

Pour ce qui est des examens, il y a, à chaque semestre, 6 semaines de cours pendant lesquelles les matières enseignées diffèrent. À la fin de ces 6 semaines, nous avons des partiels. L’avantage se trouve dans le fait que les partiels se font en continu, ce qui permet de les passer d’un seul coup. 

Quels sont les débouchés ? 

Les débouchés sont extrêmement vastes : il y a 6 filières de spécialisation en dernière année. Je vous donne ci-dessous des exemples des débouchés possibles : 

  • Marketing 
  • Finance et gestion du risque
  • Santé (bio statistiques)
  • Territoire et aménagement

Dans le monde dans lequel on vit, il y a des données partout et, là où il y a des données, il y a des datas scientists. Le patron de Google a dit « le métier de data scientist est le plus sexy de la décennie » et c’est vrai. Savoir faire parler les chiffres est un pouvoir énorme et extrêmement recherché. 

Quelles sont les qualités requises ? 

C’est une formation accessible à tous. Il y a uniquement 2 prérequis : 

  • Avoir un simple intérêt pour les chiffres, une volonté de les comprendre et de les faire parler
  • Être prêt à bosser et se donner les moyens de réussir

Quelles sont les difficultés que tu as rencontrées ?

Les élèves qui intègrent l’école proviennent de différentes formations. Nous avons tous des backgrounds différents et nous sommes pourtant regroupés dès le 2ème semestre de 1ère année. Les D2 sont ceux qui ont le moins fait de maths dans toutes les formations présentes. Face à des BL ou des MP, il nous faut plus de temps pour assimiler les maths mais rien d’insurmontable. 

L’autre difficulté est que, dans nos formations, nous n’avons pas d’informatique alors que, dans cette formation, il faut en pratiquer. Pour moi qui étais une bille en informatique, c’était un peu compliqué au début. Mais, au final, ça se fait très bien. Si je peux y arriver, n’importe qui le peut ! Il suffit de se donner les moyens et de comprendre que c’est un atout considérable dans le monde du travail d’autant plus que l’informatique et le code sont introduits dans presque tous les masters (en économie) donc autant être encadrés pour le faire et avoir le temps d’apprendre.

Ta satisfaction

Que retiens-tu de cette formation ? 

Ce qu’on y apprend est essentiel. C’est bien enseigné et les professeurs, en grande majorité, sont très compétents. En revanche, le système de l’école et sa gestion ne m’ont pas du tout plu mais ce n’est certainement pas propre à l’ENSAI, c’est commun à toutes les écoles ! 

Avais-tu des attentes en entrant dans cette formation ? Tes attentes ont-elles été remplies ?

J’attendais une formation exigeante et de qualité qui m’apporterait les outils nécessaires pour pouvoir tirer mon épingle du jeu en économie. 
La formation est exigeante et de qualité. En revanche, j’ai été déçue par le fait que je ne me sente pas stimulée. Tout le monde valide sans soucis et comprendre n’est pas nécessaire pour cela. Il faut trouver la motivation seul et je ne trouve pas le fait de valider et d’obtenir le diplôme challengeant. Néanmoins, tout comprendre et rendre des devoirs de grande qualité est stimulant. Mais ce n’est malheureusement pas une démarche partagée par tous. 

Pourquoi avoir choisi cette formation ? 

Selon moi, les statistiques sont au cœur de tout. J’ai choisi cette formation parce que j’aime les chiffres et j’aime encore plus les faire parler. Avec une telle formation, j’ai la garantie d’un emploi bien rémunéré dans le domaine que je souhaite. Je sais également que je pourrais, au sein de la vie active, changer 100 fois de domaines (cosmétique, mode, finance) et que je pourrais travailler n’importe où dans le monde.

Aujourd’hui, j’ai changé de voie. Je vois les statistiques comme un outil puissant pour comprendre le monde et je compte bien l’appliquer à mon domaine de prédilection : l’économie du développement que j’étudie en parallèle en master à La Sorbonne. 

Quels conseils donnerais-tu à des candidats postulant pour cette formation ? 

Je conseillerais à ces personnes comme à n’importe quel autre étudiant de trouver pourquoi ils font cette formation. C’est une école épatante mais avoir, à côté, un champ d’application qui nous passionne est essentiel pour tenir le coup. Dans mon cas, c’est l’économie du développement, pour d’autres, c’est la médecine, la mode ou la finance. À vous de tracer votre propre avenir. 

Quel est ton mot de la fin pour les étudiants ? 

Les statistiques ne sont pas aussi mythiques que vous le pensez. Elles sont juste mal enseignées. Savoir comprendre, analyser et manipuler des données est un vaste monde mais je pense que ça en vaut la peine.

Questions des étudiants lors du live

Y-a-t-il de la sociologie au sein des statistiques ?

Les statistiques s’étendent et se diversifient dans tous les domaines. En sociologie, les statistiques sont de plus en plus utilisées pour donner une crédibilité aux études. On utilise de plus en plus ces méthodes-là pour expliquer leurs résultats. Il est totalement possible d’allier sociologie et statistiques. 

Vous souhaitez poser des questions à Maïwenn Meyer ? Rendez-vous dans l’annuaire ICI.

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